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dimarts, 13 de juliol del 2010

Les Catalans sont "une nation"

Ils étaient un million à le proclamer à Barcelone samedi. Un défi à la sentence de la Cour constitutionnelle, d’un avis contraire.

FRANCISCO AUDIJE-.

Avant de partir en vacances, le Premier ministre Zapatero doit faire face à un autre défi que la crise économique. Une foule immense a occupé samedi soir les rues de Barcelone, sous le calicot "Nous sommes une nation, nous décidons". Les manifestants refusent l’arrêt de la Cour constitutionnelle qui vient de déclarer que le terme "nation", appliqué à la Catalogne, peut continuer à être écrit dans le préambule de son statut d’autonomie, mais est "juridiquement" sans valeur. Le parlement espagnol l’avait ratifié en 2006, après le vote favorable des citoyens catalans lors d’un référendum.

La bataille du "nouveau" statut catalan traîne depuis l’arrivée de M. Zapatero au pouvoir. Sans majorité absolue, il a pu gouverner grâce à des appuis à géométrie variable, dans lesquels les parlementaires catalans ont joué un rôle décisif. En outre, le président actuel de Catalogne, José Montilla, a été ministre dans le premier cabinet Zapatero. Montilla est aujourd’hui le secrétaire général du PSC (branche catalane du parti socialiste) et doit ménager sa propre majorité dans la région, tenir compte des humeurs d’Esquerra Republicana de Catalunya (ERC, indépendantiste).

L’accord du Parti socialiste espagnol pour un "nouveau" statut catalan eut une réponse directe du Parti populaire (droite) : l’appel au constitutionnel. La réponse définitive de la Cour est arrivée vendredi, mais les détails en étaient connus depuis quelques semaines. Dans l’interprétation de la Cour, la seule nation constitutionnelle est l’Espagne - ce qui a choqué les Catalans. Beaucoup ont rappelé que plus d’un tiers des magistrats de la Cour n’ont pas été renouvelés à la fin de leur mandat faute d’accord entre les principaux partis. Pour beaucoup d’Espagnols, cela amoindrit la légitimité de la décision de justice puisqu’elle a été prise par des magistrats qui ont largement dépassé leurs mandats légaux.

"La voie de l’autonomie est bien finie", a déclaré Joan Puigcercós, président d’ERC, "la transition vers l’indépendance vient de commercer".

L’appel à manifester est venu d’une coalition de 1 700 associations, syndicats et partis catalans. Montilla a marché derrière un énorme drapeau catalan avec ses prédécesseurs Jordi Pujol (nationaliste modéré), Pasqual Maragall (PSC), et Heribert Barrera (indépendantiste historique).

La sentence de la Cour freine l’élan souverainiste de plusieurs articles. L’usage du castillan, officiel dans tout le territoire à côté du catalan, ne peut avoir un caractère "préférentiel" estiment ainsi les magistrats .

Après le grand défi de la manifestation de samedi, tous les grands partis préparent leurs arguments pour les élections catalanes à l’automne. "La Catalogne devra trouver de nouveaux chemins", a déclaré Artur Mas, leader de Convergencia i Unió (CiU, centre-droite nationaliste), "et je ne vois pas d’autre voie que notre droit à décider notre propre avenir". Pour le leader de l’opposition espagnole, Mariano Rajoy, les tergiversations de José Luis Zapatero ont aggravé le malaise des Catalans et rappelle tous les jours la faible participation au référendum qui approuva le statut. Cela étant, les partis présents à Barcelone samedi représentaient 87 % des forces parlementaires catalanes.

La Libre Belgique, 12/7/10